Un trop plein de philanthropie et de bonté. C'est à peu près ce que l'on dit pour le politiquement correct... et on s'en contentera

         Première semaine de stage en post réanimation, et premier stage en milieu hospitalier pour moi.... Ouais, je sais, c'est la loose, j'ai connu que les maisons de retraite et la psychiatrie (y'avait aussi des avantages) (jouer aux cartes, faire les ongles des gens).

          Après un WE de folie sous la pluie et de parapluie bon-à-jeter, j'ai appréhendé mon premier jour... APPREHENSION (avec un grand "A" et un grand "TOUT")... Nuit blanche, rumination, révision du protocole de pose de perfusion périphérique-effets indésirables des antibiotiques-anticoagulants, un truc de malade... L'heure est arrivée, je me suis levée, j'ai grignoté et j'ai filé... Grosses cernes sous les yeux, le coeur qui bat, j'apprends que ma journée terminera à 20h, youhou il était 7h45, et le lendemain rebellote... Bref, je travaille en 12h (pour la première fois de ma vie aussi, le max étant 8h)

         Je sais pas si ça arrive souvent aux étudiants qui font des stages et qui sont hyper méga stressés, mais qu'est ce qu'on passe pour des couillons quand même "Suzy, la sonde urétérale, elle passe par où ???" "Euh... l'urètre" "Non, URETERALE" (là c'est le flush total) "L'utéruuuuus !!!"... Bien joué, bravo, on applaudi... Oui, j'ai fait de l'anatomie, oui j'ai étudié le système rénal... Malheureusement pour moi, (enfin pour les patients) (niark niark) j'ai encore du mal à gérer mon stress... Tellement de mal, que je n'ouvre pas une ampoule, non non, je l'explose entre mon pouce et mon index... C'est tellement plus utile...

        Bon entre, ces "quelques" maladresses, je n'ai tué encore personne (en 2jours, je vous demande d'applaudir), j'ai posé mon premier cathéter... sur l'infirmière qui m'encadre, (du coup je sais pas si pour le bilan/commentaire/validation de stage ç'est utile... 'fin on verra hé !), fait mon premier pansement en stérile avec les gant de gynéco et des grandes pinces vertes et bleus (ça fait un p'tit style n'empêche... puis c'est bientôt halloween), mes premières préparations médicamenteuses (j'avais très peur de l'explosion).

      Je déteste les médecins "ah Melle ti rôdes autour de mon bureau hahaha" mais quel super jeu de mot avec mon nom de famille. (Médecin au poste de soin) "Bon alors Suzy, t'aime bien ton stage ???" "Oui, c'est que le 2é jour mais j'aime bien, j'vois beaucoup plus de chose que mes précédents stages... Euf, salut" (médecin au fond du couloir)

       Nan, mais c'est cool, demain (et durant quelques jours) j'y retourne (vendredi-samedi-dimanche), (j'avais prévu de retourner au point-virgule me refaire un p'tit Woooonnneee-mâââân shôôôw dans le marais, ben c'est cuit, j'attendrais halloween en allant au ciné), au moins je ne change plus de "protections" (couches) toutes les 15 minutes, pas besoin d'emmener papy sur les wc, plus besoin de piqûre d'urgence dans le grand fessier pour calmer un éventuel agitateur... Parfois, j'me dis que je suis née sous une bonne étoile !

          __Ca vous parle les soins palliatifs, intensifs et tout ces trucs qui finissent en "if" ("si" en français, tu vois l'genre ?) ? Eh bien, c'est ce qui va constituer mon prochain stage infirmier. Je relis mes vieux articles et je revois ma première urgence vitale... Ca paraît loiiiin, maintenant, mais toujours aussi impressionnant. 5 semaines en soins post-réa et 5 semaines aux urgences de réanimation. Dit comme ça, jtrouve ça... intimidant...

          Réanimation, genre tu réanimes quelqu'un (une famille, des espoirs...) qui était désanimé quelques minutes avant, bon peut-être pas quand même... Autant en psychiatrie, on se retrouve dans une situation où pathologique et normes sociales n'ont plus aucun sens, voir la réalité, notre réalité est fortement mise à mal. D'un autre stage, je bascule aux limites de la vie, ça me paraît fou... (en plus, j'espérais beaucoup tomber sur de l'orthopédie, de l'hépato-gastro (juste pour les odeurs), de la mater...)

          Bref, encore un coup de chance, de folie, où je ne sais quoi. (peut-être du poker ?) Alors qu'avec ma directrice de stage nous nous étions mal comprises, d'ailleurs je vais expliquer ce fameux quiproquo. En fait, un beau matin de rentrée, je me suis présentée à cette fameuse directooooor que je nommerais de façon provisoire Terrator (allez savoir pourquoi). Brefons, jeune fille en fleur et bouche en coeur que je suis, je frappe à son antre office.
Un regard lourd de sens(dégage de la pov’ cruche) chaleureux m'est adressé. J'ose lancer un "Bonjour" de courtoisie, ma naïveté me tuera... Dans mon discours résonne le mot "stage", Terrator remonte ses lunettes de la pointe de sa truffe son apex nasal à ses sourcils broussailleux son muscle frontal, et son regard se fait de plus en plus intense (au point que je me suis sentie nue !!)... Au mot "stage" j'ai associé "près de chez moi ", jusque là, croyez-moi ou non, mais Terrator a esquissé un léger rictus au moment où j'ai annoncé les lieux... Elle a semblé approuver... Disant même "j'ai des places là-bas, du coup si vous en redemandez une, vous serez refusée". Bien, d'accord, alors problème réglé, soyez cool Dame Terrator, mettez moi près de chez moi, de grâce !
          Hier, dans le couloir de l'IFSI "Suzy, Suzy ! Je vous cherchais, Dame Terrator souhaiterait vous voir !!", "Merci Jupe, j'y vais de ce pas" (Jupe, c'est mon formateur référent). Les jambes tremblantes, le coeur battant, je frappe... "Bonjour Melle Suzy, où en êtes-vous dans votre recherche de stage ?"... Là, mon coeur (oui, je répète beaucoup le coeur, coeur, coeur parce que je vais en réa!) s'est arrêté de battre... "Vous avez jusqu'à lundi 14h30 !".
          Nouvelle mission ! (genre j'en avais pas déjà assez !). J'appelle les hôpitaux près de chez moi, et utilise mon arme fatale "je passe vous voir. Comment ? NON , JE PASSE DEMAIN, OK ?????" Bonne technique, le lendemain (c'est-à-dire aujourd'hui), j'ai mon stage. Stage en post-réa. Et en plus, je suis en WE.

          C'est cool parfois d'être étudiante ! Du coup, avec une WE de jeudi 12h05 à lundi 14h30 que vais-je bien pouvoir faire ??? Eh bien déjà, on commence par un bain ! Histoire de faire l'état des lieux... (j'ai bien travaillé, tellement que j'en ai perdu1kg, je suis pas ravie, non non, on est que début septembre) Les muscles tendus ont besoin de chaleurs pour être suffisamment lourds et me traîner jusqu'à mon lit. Vous connaissez la suite, ce sera grasse mat', resto entre copines, rdv chez l'ophtalmo (myopie de l'étudiante, j'y peux rien). Puis le samedi, un ptit concert de rue entre copains, avant de finir entre des milliards de coktails (ouiiiiiiiiiiiiiiiii). Puis, le soir, on rejoint l'appart d'une amie pour y dormir. Et dimanche, on retourne ensemble chez moi et on fait notre jogging dominicale dans le bois ! (ouiiiiiiiiiiii).
            En attendant, jme refais les saisons de Kaamelott ! __