entr0pique

Le journal d'incon-inconsciente

Vendredi 29 mars 2013 à 15:35

__ En ce moment, on nous parle beaucoup "des tiques". Certes, c'est toujours un sujet qui laisse perplexe et parfois sans réponse... exacte ?
Comment dire... On prétend souvent que la science, c'est quelque chose d'exact, genre les lois mathématiques, physiques régissent tel ou tel mouvement particulièrement incroyable (la chute d'une pomme, par exemple). Pourtant, en s'y penchant de plus près (de plus loin, ça aurait été difficile), les seules vérités mathématiques que l'on nous enseigne sont des équations types cartésiennes, ax²+by+c = d, x et y étant les facteurs variables, non stables à contrario de a, b, c et d.

          En somme (restons dans le lexique mathématique), rien n'a de valeur assurée, un peu comme "les tiques" ? "D" reste la solution finale, celle à obtenir. Les systèmes d'équation présentent plusieurs ensemble de solution de temps à autre. Du coup, même une science dite exacte n'a pas de réponse unique et stable ? Du coup, certes on met en place des réflexions éthiques, mais pour choisir la solution moins pire pour la solution finale ?


          Bref, je voulais juste toucher deux mots sur le dernier stage que j'ai eu, et duquel je n'ai pas du tout parler encore. Je trouve ça assez surprenant d'ailleurs.
         Un stage au domicile des patients. Le genre de truc, je pense, dont on se souvient toute sa vie tellement c'est différent d'un contexte hospitalier. Oui, certes il y a comme synonyme, "l'hôpital à domicile", "l'hôpital vient à vous", mais entre un lit dans une grande pièce blanche et votre lit dans votre chambre, il y a un monde, une vie, un passé.
Grosso modo, pas de blouse, juste un "protège vêtement" bleu, et un patient avec son pyjama. Pas de chariot de soin, un carton dans le lieu de vie d'un patient... Tout à une autre dimension...
          Je parle en particulier des soins palliatifs et des fin de vie donc. Il y a quelque temps, je tapais un article sur les premiers morts (oui, morts) que je voyais et ce que j'avais ressenti. Entre nous, j'avais pris garde à voir des patients d'autres services, dont je ne m'étais pas personnellement occupée (ou du moins indirectement). J'appréhendais que cela me touche trop, m'étant déjà fait avoir durant mon premier stage, la barrière était de rigueur cette fois-ci. (faut pas non plus pousser mémé dans les orties, non mais !)
Certes, mes sentiments n'étaient pas clairement définis, juste des sensations, un malaise général... Mais, ça ne laisse pas indifférent...
http://entr0pique.cowblog.fr/images/P9180020.jpg
        Maintenant, du moins actuellement, un mort me semble moins touchant que la façon dont il est décédé. 
Aller chez une personne, effectuer les soins prescrits, rappeler que la maladie est là, est-ce plus important pour le patient ou pour l'entourage qui voit ce qui se passe ?
        L'hôpital est un lieu, je pense où les soins restent dans un cadre de santé, de soins. L'appart, le studio, la maison, les soins deviennent pénétrant dans la vie quotidienne.
          C'est un peu paradoxal, mais il m'a semblé moins difficile d'accompagner une personne dans un lit d'hôpital que chez lui. Là où n'est pas, de base, ma place. Que dois-je faire ? Suivre mes principes, mes valeurs professionnelles et celles que l'on partage avec ses collègues ou suivre ce que la personne veut puisque l'on n'est pas dans notre terrain de prédilection ? (et qu'il est de notre devoir de s'adapter)

         Vraiment, j'ai sentie qu'un tournant s'effectuait pendant ce stage. Les soins, une fois qu'on les maîtrise, c'est cool "Bonjour, je sais piquer dans une veine", mais le reste, ce qui entoure... C'est différent (alors oui, c'est un discours bateau mais bon, c'est vrai, alors fuck :)).

        J'ai ressenti ce que c'est que de laisser partir des patients dont on s'occupe... Stupéfaction et sidération... Là, maintenant, elle/il n'est plus là ?? Sérieusement, nous l'avons accompagné jusqu'au jour où ? Et l'entourage comment va-t-il ? (ça peut paraître débile, mais je trouve que cette question à une valeur différente entre hôpital et domicile). Son lit était là dans cette pièce et puis il y a ses photos, et tout son passé et sa vie, juste ici. Le lit ne se refera pas en une journée pour faire place à quelqu'un d'autre.__
 

Samedi 29 décembre 2012 à 16:06

__ Ouf, enfin en vacances ! Certes depuis une semaine. Je les aies attendu tellement longtemps ! Quitter la noirceur de la région parisienne pour retrouver enfin la "Côte Ouest". Seulement 7jours pour récupérer des urgences et de ma déception pour la Martinique (je sais pas si je l'ai suffisamment dit mais je ne pars pas, je reste ici, cloitrée dans la pollution et la mauvaise humeur)(peste aigrie que je suis), ça a laissé quelques traces. Mais bon, pas le temps d'y penser vu que les partiels ont envahi à peu près toute ma vie...

          C'est la grosse déprime d'hiver qui revient comme chaque année en fait. C'est assez pénible... Le chocolat chaud sous une grosse couette tellement molletenée, c'est la chose la plus agréable que l'on a en rentrant d'une folle journée de boulot... Oui, c'est vrai. Mais il fait froid et moche, tout le temps nuit... Bref, ça va pas.

         Je suis perdue, les cours, la fac, je n'en peux plus. Déjà l'année dernière, ça commençait à me titiller, tout arrêter, faire une pause... Mais bon, ça ne sert à rien de retarder l'échéance d'un diplôme qui une fois acquis pourra me donner le minimum de liberté que j'espère tous les jours. Là, en ce moment, c'est dur... Je reste dépendante de mes parents, impossible de travailler à côté de mes études (en revanche faire la fête et sortir... ;) ), ça me prends trop de temps (surtout les transports qui me rendent folle), c'est très frustrant. J'ai pensé changer d'IFSI et me rapprocher de la côte... Serait-ce décaler la date du DE, rattraper les cours et TD adapté au nouvel institut ? Serait-ce un risque pour un caprice ?!!

          Bordel, j'adore ce que je fais, ça me passionne, j'ai envie de continuer à apprendre et d'étoffer ma formation. Mais, depuis quelques temps, j'ai l'esprit ailleurs et j'ai la phobie de la ville. C'est la loose totale... __

http://entr0pique.cowblog.fr/images/CI19.jpg

Mercredi 12 décembre 2012 à 18:48

          __ "Oui, implantons-nous quelque part, et ne nous laissons pas abattre" disait la petite étudiante aux lunettes panthère. Pour le moment, s'implanter dans un milieu comme les urgences d'un hôpital, c'est plutôt difficile. Petite rétrospective (oui, j'aime ce mot) des évènements de ces 4 dernières semaines...

          Après avoir migrée au coeur de la région parisienne, et ce pour 5 semaines, je peux enfin aller en stage en ayant plus qu'une heure de trajet (à défaut de 2). Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, c'est pourquoi désormais, je me lève à 5h parce que c'est bien connu, à 5h Paris s'éveille. (Toujours un petit penchant pour Dutronc). Bref, à 7h que peut-il y avoir aux urgences ? "Etat d'ivresse aiguë... Traumatisme crânien sur ébriété... Etat d'ivresse aiguë... Chute sur ébriété..." J'aime les journées qui commencent comme ça.
http://entr0pique.cowblog.fr/images/blog3.jpg
          Bon, parce que je suis sagittaire et donc en permanence optimiste... Les urgences sont quand même sympa... Déjà, j'ai passé mon permis brancard et ça c'était pas gagné au départ "Excusez moi madame, mais c'est comme les manèges, on rentre les bras et les coudes pour éviter les murs !"
         Puis, aussi le permis Pose de perfusion, et je suis heureuse de vous annoncer que désormais, je ne rate que très peu de pose ! Et que je gagne en vitesse de réalisation. C'est pas le plus important, certes, mais ça fait plaisir quand même. http://entr0pique.cowblog.fr/images/blog.jpg

          C'est étrange de voir l'envers du décor. Quand vous arrivez aux urgences, vous êtes mal, stressé voir angoissé, vous attendez qu'on vous aide, et vous attendez aussi trèèèèès longtemps. Ma vision, en tant que stagiaire, c'est du travail à la chaîne, on voit des centaines de personnes, on ne se pose pas, et quelque fois, on oublie que certains sont là depuis 3h...


         Sinon, en ce moment,  tous les jours, j'ai la surprise du calendrier de l'aven, et le plaisir d'avoir un sapin trop beau et tout plein de lumières, hihi...
Des marchés de Noël, des bredeles, des choucoulats, mmmmmmh... Des patinoires, des décorations dans les rues, et Montmartre plus romantique que jamais. __




http://entr0pique.cowblog.fr/images/blog2.jpg

Jeudi 29 novembre 2012 à 10:18

Que ma colère et mon désarrois tremble sur le net !!

De l'outrance, j'en ai à revendre, elle se ressent partout.... Le stage en Martinique, celui où j'ai été prise en neurochirurgie, où j'avais trouvé une coloc à 5 min en voiture, meublée, équipée, 375 euros le mois avec wifi, canalsat, téléphone... Le truc juste parfait pour une étudiante en manque de soleil...
Tout bonnement refusé au dernier moment par l'équipe encadrante...



-La raison ? Difficulté de suivi des élèves à l'étranger et en province, puis les 2éme année sont encore trop jeunes... Ah bon, pourtant l'année dernière, des 1ères années sont bien parties, elles sont en 2é année aujourd'hui, elles ont aimé leur stage... Réponse à cela "Nan mais faîtes confiance à l'équipe encadrante !!" Pardon ?!!!!
"Difficulté de suivi ? Pourtant, j'aifait une garde (pour une stagiaire, c'est assez surprenant) de 13 à 21h et le lendemain j'ai 7h-17h... Mes 12h de repos, évadées dans l'illégalité...", "Ah oui ?? euh... eh bien, ce sont des choses qui arrivent, c'est le monde du travail.." (l'hôpital est à 500m de l'IFSI, alors 8000km vont-ils changer le suivi plutôt inexistant ?)

-Autre raison "vous risquez de retarder votre DE (diplôme d'état) si vous ratez ce stage, vaut mieux attendre le S6 (le dernier semestre de ma formation juste avant le DE)", "oui mais si je rate ce stage, je le rattrape cet été, alors que celui du S6 juste avant le DE, je ne pourrais pas le rattraper et devrait retarder mon DE", "Non... mais... euh... la question n'est pas que vous ratiez !" Oui, mais encore ?!!!!

-Encore une autre raison ? "vous êtes financés par la région parisienne, alors restez en région parisienne car dans un avenir proche la région souhaite que vous travaillez pour elle" "Eh bien allez vous faire... voir.... la région parisienne c'est de la daube en puissance, en dehors d'être stressée, angoissée et malade, palote et pleine de stress, je vois pas ce que ça m'apporte... Puis c'est pas comme si je venais de la côte"http://entr0pique.cowblog.fr/images/index-copie-4.jpg

Bref, je suis en colère contre un encadrement qui m'a laissé faire TOUTES mes recherches, TOUTES les démarches, qui m'a laissé espérer en me disant que tout se ferait en fonction des résultats de stage et de cours, et qui au final n'ayant rien à me reprocher, trouve des raisons débiles pour que je ne parte pas...

Je suis profondément attristée et abasourdie par cette décision (d'autant que la haute autorité qu'est la directrice ne veut pas me recevoir (et je dois lui faire confiance bien évidemment))

En dehors de ça, mon anniversaire, eh ben c'était méga cool de ouf :D

Vendredi 26 octobre 2012 à 12:07

         Ca pourrait être la suite de la pentalogie Destination Finale mais il en est bien autrement. 2ème semaine de stage (il n'y a plus que ça dans ma vie depuis quelque temps), j'ai déjà vu beaucoup (et fait beaucoup, ouiiiiii !!).
Alors par quoi commencer ?? Par le plus sympa (histoire de se mettre dans l'ambiance), puis le moins fun pour la fin, puis un nouveau truc cool (histoire que ça fasse haut-bas-haut comme les montagnes russes) ça me paraît bien.

         http://entr0pique.cowblog.fr/images/trans.jpg Tout d'abord, les premières transfusions sanguines. Comme une greffe qui se fait en moins d'une heure, une simple poche (rouge vif/bordeaux, ça dépend) sur un pied à perf, un bout de quelqu'un pendu au bout un crochet en métal qui passe dans un tube en plastique pour fusionner avec une autre personne. Un petit morceaux de vie qui, en un rien de temps, peut redonner l'énergie nécessaire pour survivre. Un organe qui s'allie un autre défaillant pour redonner force et courage... (J'pense que c'est bon, vous avez compris le principe, c'est suffisamment reformulé là !) Un petit bout de toi, petit donneur de sang régulier que tu es !
          J'aime, j'aime voir que la boucle est bouclée. Il y a 6 mois, je tremblais, psychotais, m'évanouissait à donner mon sang et là, c'est à mon tour de le perfuser aux nécessitants. Ca ne laisse pas indifférent, faut le voir pour le comprendre, bы понимаете ??http://entr0pique.cowblog.fr/images/ide.jpg

          Sinon, première pose de cathéter ratée, avec veine qui explose, gros hématome à charge et patient qui grimace et gémit... Excuses platement envoyées, et perte de confiance encore plus affirmée ! Premier soin sur sonde urinaire chez un homme... Patient heureux, allongé le bras derrière la tête (le lit aurait été un hamak, ça aurait été la même chose !!) "j'adore avoir une femme à mes pieds !". Eh oui, bien que ça puisse paraître horrible comme service, la post-réanimation, que les patients ont failli mourir, eh bé on rigole beaucoup. D'ailleurs, une chose à savoir à l'hôpital, la préciosité de la télé... La télécommande de grande valeur... On a trouvé un nouveau petit jeu dans le service, lorsqu'un patient change de chaîne, on se met à parler anglais (ou congolais du nord mais là, jgalère plus !) 'fin voilà, c'est cool, les journées paraissent moins longues...

          Pour les choses moins fun... Les premiers décés. 2 le même jour. Je sais pas comment décrire ça, c'est une ambiance lourde et pesante, autant un stagiaire ne sait pas où se foutre quand on lui demande simplement d'observer, autant dans ce genre de situation, doublement on se sait pas où se mettre. Pas de sourire débile pour dire "bonjour" ou pour faire de l'hôpital un endroit "chaleureux"... On longe les murs, enfin j'ai longé les murs ! Puis vient le "faut que tu vois, tu vas devenir infirmière, faut que tu saches", ok, j'ai bien vu une trachéo (au premier rang, avec gros caillot de sang), j'peux bien voir ça, je n'agis pas, j'observe... Alors, je rentre dans la chambre, je me place à côté de l'aide-soignante et donc du lit "regarde, les doigt sont bleus, touche le corps est froid"... Euh, ouais, j'ai qu'une envie c'est de vomir (c'est sale à dire, je sais), je suis ailleurs. Il y a encore quelques jours, ce patient, on le soulevait à 5 pour un transfert wc-lit, il avait mal, essouflé, épuisé... et là, il est allongé comme s'il dormait, j'ai l'impression qu'il respire (dixit l'infirmière "tu peux encore voir des battements, c'est le pacemaker"). Son calvaire est fini, et pourtant il me semble qu'il a encore les traits tirés (comme s'il était mort dans la souffrance et qu'elle restait sur lui).

          Maintenant, les choses de l'hôpital restent là-bas, et sont vite oubliées dès que je retrouve mon lit pour dormir et surtout 3jours de WE bien mérités !! Ciné, sport, bain et soin du corps prévus !

http://entr0pique.cowblog.fr/images/bdlinfirmierhumournoirL1.jpg

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast